Traduire

Depuis 2009, le Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis soutient « la Culture et l’Art au Collège (CAC) ». Cette démarche repose en grande partie sur la présence, en classe et pendant plusieurs semaines (40h), d’un artiste ou d’un scientifique ayant pour mission d’engager les élèves dans un processus de recherche et de création.

 

Intervenant-e-s:
ANDREA NARDI, DIANA FORERO, MARC NASSAU WOODWORTH/ TRADUCTEUR-TRICE-S

Chargée de projet:
FLORISE PAGÈS

 

Objectifs:
La démarche invitait à prendre quelques nouvelles « du monde » depuis les métiers d’interprète et traducteur. S’exercer à la traduction et rencontrer différentes situations qui amèneraient les élèves à en comprendre les visages actuels : où et quand a-t-on besoin de traduire, comment s’y prend-on face à des langues en perpétuelle évolution, que fait-on des intraduisibles ?

Atelier
Chat GPT mon ami ?
Les élèves et intervenants sont partis des langues en circulation dans la classe : combien y-en-a-t-il ? Où et quand sont-elles parlées, écrites, choisies ? Quels attachements à la langue maternelle ? Ensemble, ils ont interrogé les racines communes, ce que permet le passage d’une langue à l’autre de communication, d’enrichissement, de sauvegarde aussi. Puis ils se sont livrés à une série d’exercices de traduction de textes littéraires, BD, chansons, films, en usant des méthodes académiques (lexiques, conjugaisons, oralité, dictionnaires etc…), et en comparant les traductions obtenues par celles produites via logiciels professionnels, traducteurs vocaux, intelligence artificielle. Enfin, ils se sont essayés à la post-édition, phase finale grâce à laquelle les traducteurs rendent le style plus fluide et naturel, mesurant l’importance de l’humain et de faire l’expérience de la langue. Pour s’approcher au plus près du texte d’origine, il leur a fallu prendre en compte le contexte, réussir à exprimer les variations entre la langue parlée et écrite, la localisation d’un public cible à un autre, les dialectes, trouver des équivalences d’expressions idiomatiques, envisager les références culturelles qui manquent, jouer avec les registres etc… L’ensemble des facteurs sociolinguistiques à intégrer n’a fait que surligner la nécessité d’envisager l’expérience de la traduction comme le passage d’un monde à un autre monde.

Des langues vivantes
Dans un second temps, des témoins sont venus en classe raconter la langue telle qu'elle existe en réalité et les enjeux qu’elle soulève. Une linguiste spécialiste des langues du Vanuatu est venue leur demander comment on se parle entre locuteurs de langues minoritaires/minorisées et de langues majoritaires, en les faisant réfléchir aux solutions qui existent et si celles-ci sont symétriques ou au contraire font apparaître des logiques de domination entre grandes et petites langues. Avec elle, les élèves ont décortiqué des phrases de bislama pour voir quelle part ont l'anglais et les langues mélanésiennes dans cette langue de contact, leur faisant toucher du doigt que la traduction est finalement un concept très adapté aux grandes langues, mais assez peu aux petites et très petites langues qui ont d'autres stratégies, dont le plurilinguisme et les langues intermédiaires. D’autres témoins sont venus rencontrer les élèves, des interprètes de la Maison de la Sagesse-Traduire, un réseau de lieux, d’actions et de recherche centré sur la traduction comme savoir-faire avec les différences. En s’appuyant sur des glossaires administratifs bilingues qu’ils ont traduits, ils ont sensibilisé les élèves à la question de l’hospitalité et de l’intégration inhérente à la traduction, qui permet d’offrir aux étrangers qui arrivent en France et aux français qui les accueillent, des outils de compréhension pour faire communiquer leurs deux cultures.

 

Partager :
En fin d’année, une classe a choisi de traduire et d’annoter des livres du CDI afin de donner des pistes de lectures aux futurs lecteurs, quand une autre classe a présenté au collège le doublage d’extraits de film qu’elle a réalisé en studio, en s’affranchissant des contraintes habituelles de cibles pour jouer au contraire sur les registres employés.

Remerciements : à Agnès Henri et la Maison de la Sagesse-Traduire, pour leur participation au projet.

 

Sorties :
- Mundolingua, le musée des langues, Paris
- UNESCO, Paris
- Studios d’enregistrement VOA, Montreuil
- La Fondation Louis Vuitton, Paris
- Le Salon du Livre Jeunesse, Montreuil

Collèges :
- Classe de 6èA du collège Albert Camus, Neuilly sur Marne
- Classe de 4ème 5 du collège Saint-Exupéry, Noisy-le-Grand
- Groupe-classe de 5è et 4è du collège International, Noisy-le-Grand

 

Design graphique: Biblis Duroux

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LE COURS DES CHOSES

Avec la période de confinement, les démarches initiées en collège ont connu quelques changements, également quelques aménagements et surprises. Le moment est venu de présenter ce qui a été finalisé par les élèves, les enseignants et les intervenants. Cet espace de diffusion rapporte nombre de témoignages visuels, sous des formats à la fois fixes et animés, et invite les visiteurs à une découverte différenciée : en cela par projet identifié ou d’une manière plus aléatoire.