un pour tous - saison 3

Depuis 2009, le Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis soutient « la Culture et l’Art au Collège (CAC) ». Cette démarche repose en grande partie sur la présence, en classe et pendant plusieurs semaines (40h), d’un artiste ou d’un scientifique ayant pour mission d’engager les élèves dans un processus de recherche et de création.

 

Intervenant-e-s:
CLAIRE BUISSON / ANTHROPOLOGUE-DANSEUSE, NATALIA JAIME-CORTEZ / ARTISTE-DANSEUSE, CLAIRE BOUCHARLAT/ HISTORIENNE DE L’ART.

Chargée de projet:
Florise pagès

 

Objectifs :
Grâce au 1% artistique se trouvent dans certains collèges des œuvres d’art en contact direct avec les élèves. Cette initiative était autant une promenade méthodique à travers un choix de questions posées qu’un parcours de la sensibilité à propos d'une œuvre dans l’établissement. Par le biais d'enquêtes, de rencontres, et de recherche d'usages possibles des œuvres, les élèves ont tenté de comprendre quels liens entretiennent l’œuvre et cet espace public, et surtout l’œuvre et les usagers du collège.

Atelier
Multiplier les récits
Une première re-découverte de l’œuvre a été nécessaire avec toutes les classes : une rencontre physique d’abord, puis articulée autour d’une discussion sur ce qu’elle inspirait aux élèves, ce qu’elle apporterait de plus à l’établissement, comment elle avait été réalisée, par qui et dans quel but. Puis, comme pour accumuler les couches de lectures possibles, les adolescents sont allés chercher de l’information déjà existante auprès de ceux qui étaient impliqués (interview du commanditaire, dossier de candidature déposé par l’artiste) ou ceux qui la fréquentent (les autres élèves, le corps enseignant, le gardien présent à l’installation ou le personnel administratif). Deux classes ont échangé de vive voix avec l’artiste : avec Didier Marcel, pour récolter ses mots sur ce que cette œuvre évoque pour lui, l’entendre sur la fabrication, ses anecdotes ou simplement le regard qu’il porte aujourd’hui sur ce projet passé, et avec Abraham Poincheval sur le thème précis de l’observation et ce qu’il avait pu voir des usages et déplacements des élèves dans la cour autour de son œuvre lorsqu’il était enfermé dedans pendant plusieurs jours. Une autre classe a décidé d’appliquer un protocole d’observation pour recueillir les comportements des autres élèves dans la cour. Ces protocoles ont été testés à l’extérieur du collège, dans les rues parisiennes où des œuvres modifient l’espace public par leur présence. Aux multiples formes d’enquêtes se sont rajoutés des maquettes, des dessins, des mots posés sur les œuvres qui ont ainsi disséminé tout un tas de pistes dans un contexte suffisamment général et généreux pour donner aux élèves la capacité de s’approprier l’œuvre un peu plus.

Eh bien, dansez maintenant !
Dans la manière de créer un nouveau lien à explorer avec ces œuvres, les intervenantes et élèves ont fait appel aux mêmes méthodes, empruntes à l’anthropologie, à l’histoire de l’art, mais aussi à une grammaire du mouvement et du geste. Ce sont les collégiens qui ont pratiqué l’espace de la cour avec l’œuvre, en testant des dispositifs spatio-temporels proposés par l’intervenante, utilisant des outils chorégraphiques tels que les déplacements collectifs ou l’improvisation, en ayant recours à des micro récits, à une cartographie sensible, à des matières comme le tissu pour recouvrir l’œuvre, la dévoiler etc… Les élèves ont créé les conditions pour que d’autres schémas perceptifs puissent émerger ; en s’écartant parfois fortement de leurs habitudes, parfois en les rejouant. Par la photo, la vidéo, le texte, ils ont enregistré des traces de ces nouvelles expériences sensibles et les ont consignées sous forme de protocoles, ou performées devant d’autres élèves.

Mise en exposition
Les classes se sont enfin penchées sur l’exposition de l’ensemble des documents réalisés autour de l’œuvre : avec l’intervenante, l’enseignante et parfois avec l’aide technique d’une scénographe, les élèves ont rassemblé dans une salle dédiée les documents produits de diverses natures (récits, photos, vidéos, témoignages…), et réfléchi à ce qu’ils voulaient leur faire raconter. Certaines expositions seront permanentes, d’autres temporaires.

Partager :
En fin d’année, chaque classe a présenté son travail à travers une exposition au CDI ou en salle polyvalente, afin de partager la variété des approches et discours menés autour de l’œuvre. Invités à une présentation faite par les élèves, d’autres classes et enseignants ont pu ainsi en apprendre un peu plus sur l’œuvre, assister à une performance ou feuilleter une publication complémentaire. Parce que déroutantes et inhabituelles, les propositions performées des élèves avaient l’avantage de susciter de nombreuses questions dans le public sur le sens de ce travail avec le corps et le rapport à l’œuvre. Les élèves ont ainsi réussi le pari de relancer un dialogue vivant entre l’œuvre et son public.

Remerciements : à Didier Marcel et Abraham Poincheval, artistes auteurs des oeuvres étudiées.

 

Sorties :
- LE PARTI POÉTIQUE : découverte des ruches, atelier semis et VISITE DE LA Ferme ZONE SENSIBLE, Saint-Denis
- VISITE GUIDÉE « entrez dans la danse » DE L’EXPOSITION « À MAINS NUES » AU MACVAL, VITRY-sur-seine
- ATELIERS dans Paris À LA DÉCOUVERTE D’œuvres DANS L’ESPACE PUBLIC

Collèges :
- CLASSE 3ÈA DU COLLÈGE GISÈLE HALIMI, AUBERVILLIERS
- CLASSE 6è3 DU COLLÈGE MIRIAM MAKEBA, AUBERVILLIERS
- DISPOSITIF ULIS DU COLLÈGE JACQUELINE DE ROMILLY, BLANC-MESNIL

 

Photos: photos prises par les élèves, F93.

un pour tous - saison 3
un pour tous - saison 3
un pour tous - saison 3
un pour tous - saison 3
un pour tous - saison 3

LE COURS DES CHOSES

Avec la période de confinement, les démarches initiées en collège ont connu quelques changements, également quelques aménagements et surprises. Le moment est venu de présenter ce qui a été finalisé par les élèves, les enseignants et les intervenants. Cet espace de diffusion rapporte nombre de témoignages visuels, sous des formats à la fois fixes et animés, et invite les visiteurs à une découverte différenciée : en cela par projet identifié ou d’une manière plus aléatoire.