2013 - 2016
Avec les contributions de : Elodie Descoubes/ designer et scénographe, Stéphane Sautour/ artiste plasticien.
Réussir à prolonger l’action de la couleur, mobiliser ce qui la rend passionnante et en faire une activité de culture scientifique, tel est ici le pari de F93. Avant de s’autoriser une pause, l’équipe en charge de ce projet a rédigé un dernier point d’étape.
Ce projet consiste moins à recourir aux techniques et aux médiations par lesquels les hommes se rendent présentes les couleurs, que les modes d’actions et de présences des couleurs elles-mêmes. Les couleurs sont actives ; elles sont tout le contraire d’un être passif. Sous l’effet d’une couleur, on peut se réunir, apprendre, se mobiliser, visiter ou se préparer. C’est tout le principe défendu ici. Dire qu’une couleur est là, c’est caractériser un mode particulier d’existence. Nous l’avons constaté chaque fois que nous étions au contact des couleurs et qu’il s’agissait d’être sensible à cette situation. Cette observation n’a pas été sans surprise pour nous qui voulons en faire une démarche. Les couleurs font parties des choses qui peuvent être là sans mobiliser beaucoup de moyens. Dans certaines situations, une légère couleur suffit à faire peser des contraintes sur les échanges ou impliquer des choix auxquels il faut apporter des réponses. A chacun, alors, de se sentir sous le charme de la couleur ou de garder une certaine distance, ou bien encore de se rapporter à elle par l’attention que l’on peut porter à la situation qu’elle a créée. Car c’est surtout dans le détail de ces effets qu’une ou plusieurs couleurs apparaissent, circulent, réclament un surcroît d’attention ou suscite un nouvel engagement. Quand la couleur semble échapper, il s’agit d’un effet parmi d’autres, on a vu que ce n’était jamais définitif ; la couleur peut se défaire ou se perdre aussi vite qu’elle s’est affirmée, laissant tout le monde dans l’indécision, avant de ressurgir, parfois d’une manière plus tranchée encore.
Dans les différents ateliers que nous avons imaginées puis essayées, la couleur marquait parfois sa présence au début et à la fin, s’effaçant juste au milieu. Une autre fois, elle était présente sans cesse et de façon très forte ou à l’inverse elle ne cessait de se dissimuler pour surgir et mettre en échec l’activité entreprise. On a multiplié les différentes stratégies pour faire circuler la couleur au sein des ateliers. Fabriquée ici, manipulée là, tantôt trace, tantôt représentation, la couleur oscillait entre plusieurs modalités. A travers cette oscillation, il s’agissait, selon les moments, de combiner ou de sélectionner les procédés afin d’accumuler les couleurs dans l’espace de l’atelier. La présence de la couleur s’y affirmait dans des expériences concrètes elles-mêmes suscitées par un ensemble de règles et de repères. Ainsi, doit-il en être de la présence de la couleur ; ni toile de fond, ni détail sans importance : présence d’un être, de sa trace dans un espace, qui peut certes s’inscrire dans la totalité de l’espace ou se contenter d’un point, mais surtout qui est là, tel un compagnon auquel on ne demande que d’être là et qui, lui, ne demande rien.
Images de travail: Elodie Descoubes
Avec la période de confinement, les démarches initiées en collège ont connu quelques changements, également quelques aménagements et surprises. Le moment est venu de présenter ce qui a été finalisé par les élèves, les enseignants et les intervenants. Cet espace de diffusion rapporte nombre de témoignages visuels, sous des formats à la fois fixes et animés, et invite les visiteurs à une découverte différenciée : en cela par projet identifié ou d’une manière plus aléatoire.