Métal en péril

Depuis 2009, le Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis soutient « la Culture et l’Art au Collège (CAC) ». Cette démarche repose en grande partie sur la présence, en classe et pendant plusieurs semaines (40h), d’un artiste ou d’un scientifique ayant pour mission d’engager les élèves dans un processus de recherche et de création.

 

Intervenant-e-s:
AGNÈS MIRAMBET / CONSERVATRICE MUSÉE DE L'AIR ET DE L'ESPACE, FRANÇOIS MIRAMBET / adjoint du chef du département Recherche C2RMF.

Chargée de projet:
FLORISE PAGÈS

 

Objectifs :
Le parcours était une occasion unique pour les élèves de participer au projet C-ADER en partenariat avec le Musée de l'Air et de l'Espace - Aéroport de Paris - Le Bourget et le Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France, autour de nouveaux outils de diagnostic pour garantir la conservation des collections en métal face aux problèmes de corrosion.

Atelier :
À première vue
Après avoir présenté son métier, le musée et la variété des objets de ses collections, Agnès Mirambet-Paris a resserré son propos en abordant avec les élèves le projet de recherche C-ADER, dans lequel la démarche avec la classe s’est inscrite, et ses acteurs, le Musée de l’air et de l’Espace et le C2RMF, mais aussi l’Institut de Soudure et l’Université de Lorraine. La conservatrice a alors défini avec les élèves les missions de conservation et de restauration, les outils à disposition pour décrire et répertorier les dégâts. Puis, les élèves se sont mis au travail en allant sur site, découvrir d’abord le musée et ses collections, et surtout les réserves de Dugny, habituellement fermées au public. Encadrés par les régisseurs de collection et techniciens sur place, la classe s’est mise au travail en s’attelant à l’état des lieux d’avions candidats au projet C-ADER. Divisés en groupes, les élèves ont dû renseigner l’histoire, la localisation, répertorier les traces de corrosion, la présence d’un revêtement ou de faiblesses du Mirage IV, du Boeing Casa Pedro et de la Caravelle présidentielle, photos à l’appui. Une attention particulière a été portée à l’oxydation et aux conditions de stockage des avions ; puis une mise en commun a permis au groupe de partager sa première lecture des indices et causes de la corrosion.

Chimiquement parlant
De retour en classe, le groupe est passé à une nouvelle étape du projet pour comprendre les procédés à l’œuvre qui aboutissent à ces traces de corrosion dont ils avaient été témoins. Avec François Mirambet, ils ont découvert les missions du C2RMF, tout en se familiarisant avec les différents métaux et leurs propriétés, et se sont penchés sur le protocole de recherche qu’ils allaient éprouver : recréer en laboratoire les conditions de dégradation des objets du musée. En plongeant des coupons de 3 métaux (Aluminium 2024, Aluminium 1040, Acier XC38), dans des milieux corrosifs artificiels, ils ont recréé, en accéléré, les conditions auxquelles sont exposées les collections. Deux autres milieux contenaient eux de la solution inhibitrice à base d’huile végétale, testée par le projet C-ADER pour empêcher la corrosion, directement dans le liquide ou en traitement sur le coupon métallique ensuite plongé dans la solution corrosive. Les groupes se sont affairés à tester ces différentes options, ont noté leurs observations dans leur cahier de recherche de la classe et décortiqué ensemble les processus chimiques à l’œuvre : la stabilité des métaux, la réaction chimique, l’efficacité de l’inhibiteur… Ils ont comparé ces altérations avec celles des avions étudiés pour essayer d’en tirer des conclusions.

Les facteurs de la corrosion
Les élèves ont alors pris en compte d’autres accélérateurs de corrosion en se rendant à nouveau sur le site des réserves. Cette fois, ils devaient mener un travail d’observation des hangars abritant les avions basé sur les éléments de construction, la mise en place de SAS, la présence de nuisibles, d’aération… grâce à un relevé précis. L’équipe encadrante a soulevé le problème des conditions environnementales grâce aux relevés climatiques dont ils ont pu récupérer les données sur plusieurs mois pour apprécier les effets de la disparition des demi-saisons et des variations brutales de températures, de la forte chaleur etc. Un dernier aspect appréhendé par la classe, la pollution atmosphérique due à la proximité avec l’aéroport et à son activité, a permis de dresser un tableau complet des paramètres à prendre en compte dans la conservation des objets en métal. A titre expérimental, la classe a participé à des essais de conservation préventive par application d’une protection à base d’huile sur des bouts de l’avion d’Antoine de Saint-Exupéry, protocole central du projet C-ADER.

 

Partager :
La classe a eu l’opportunité de présenter l’ensemble de son travail lors d’une exposition temporaire dédiée à Antoine de Saint-Exupéry au Musée de l’Air et de l’Espace : la partie sur la corrosion traitée par les élèves était mise en relation avec l’épave de Saint-Exupéry et le travail de restauration et conservation qu’elle subit. La classe a pu présenter de vive voix son expérience et découvrir l’exposition dans son entièreté.

Remerciements : aux équipes du Musée de l'Air et de l'Espace - Aéroport de Paris - Le Bourget et au C2RMF, Paris.

 

Sorties :
- Musée de l’Air et de l’Espace, Le Bourget
- Réserves du musée de l’Air et de l’Espace, à Dugny
- Musée du Louvre, Paris

Collège:
- Classe de 3è2 du collège Pierre Brossolette à Bondy

 

 

Photos: Cyril Entzmann, et A.Mirambet-Paris /Musée de l'Air et de l'Espace -Le Bourget

Scénographie de l'exposition du projet: Elodie Descoubes

Métal en péril
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Métal en péril
Métal en péril

LE COURS DES CHOSES

Avec la période de confinement, les démarches initiées en collège ont connu quelques changements, également quelques aménagements et surprises. Le moment est venu de présenter ce qui a été finalisé par les élèves, les enseignants et les intervenants. Cet espace de diffusion rapporte nombre de témoignages visuels, sous des formats à la fois fixes et animés, et invite les visiteurs à une découverte différenciée : en cela par projet identifié ou d’une manière plus aléatoire.