Intervenant-e-s:
historien-ne-s
Chargé de projet:
Mathieu Marion
Objectifs:
«Que se serait-il passé si... ?» : si cette question traverse souvent les discussions, les fictions ou la littérature, que vient-elle faire aujourd’hui dans les recherches en histoire ? Certains répondent qu’elle permet de repenser les liens entre causalité et vérité, histoire et fiction, déterminisme et hasard. À travers des cas choisis (« un monde sans la traite des esclaves», « Louis XVI s’est enfui »), les élèves sont invités à prendre la mesure de cette approche : que signifie travailler sur les possibles du passé ? Comment l’expérimenter concrètement et comment entendre, au final, l’histoire, sa définition et son rôle ?
Atelier:
Uchronie
Les productions culturelles d’inspiration contrefactuelle sont aujourd’hui très présentes. Pour aborder le concept, l’intervenant présente à la classe de nombreux exemples issus de la fiction : romans, films de cinéma, jeux vidéo. Par ce pas de côté, le groupe décortique les mécanismes de ce raisonnement, afin de l’appliquer par la suite de l’atelier à la perspective historique.
Plonger dans les archives, retrouver les possibles du passé
Le point de départ de toute expérience contrefactuelle est ce que les historiens anglo-saxons appellent des turning points, des tournants dans l’histoire où se croisent différents scénarios possibles. L’intervenant livre au groupe une série d’archives et une série de thèmes à travailler, en posant par exemple la question : « Et si Napoléon avait remporté la bataille de Waterloo ? » : comment alors retrouver dans les archives les projets de conquête élaborés par Napoléon pour mettre au jour des scenarios alternatifs ? Par ces possibles, le groupe mesurera ou discutera l’impact et la portée historique d’un événement, envisagera les moments de basculements dans une perspective plus complexe, plus ouverte, mais tout aussi rigoureuse.
Une contre-histoire à imaginer ensemble
Dans ce territoire se situant entre faits, hors faits et possibles, la position du chercheur peut être moins surplombante et c’est tout l’enjeu de cette dernière phase du projet : faire du terrain contrefactuel un espace de partage. En s ‘appuyant sur le contexte historique, chacun sera invité à prendre librement la parole pour formuler des hypothèses différentes de l’histoire réelle. Élèves et intervenants réfléchiront ensemble aux implications politiques, morales, scientifiques de ces futurs non advenus.
Collèges:
- Lucie Aubrac, Livry Gargan
- Albert Camus, Neuilly-sur-Marne
Photos: DAMIEN DELDICQUE, JÉRÔME AUBRY & ALEXANDRE SCHUBNEL, LABORATOIRE DE GÉOLOGIE DE L’ENS PARIS.
Avec la période de confinement, les démarches initiées en collège ont connu quelques changements, également quelques aménagements et surprises. Le moment est venu de présenter ce qui a été finalisé par les élèves, les enseignants et les intervenants. Cet espace de diffusion rapporte nombre de témoignages visuels, sous des formats à la fois fixes et animés, et invite les visiteurs à une découverte différenciée : en cela par projet identifié ou d’une manière plus aléatoire.