Depuis 2009, le Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis soutient « la Culture et l’Art au Collège (CAC) ». Cette démarche repose en grande partie sur la présence, en classe et pendant plusieurs semaines (40h), d’un artiste ou d’un scientifique ayant pour mission d’engager les élèves dans un processus de recherche et de création.
Intervenants:
Luca Scotto Lavina, Romain Gaïor, Guillaume Amoyal / physiciens ; Sophie Houdart/ anthropologue.
Chargée de projet :
Florise Pagès
Objectifs :
Comprendre la radioactivité et les rayonnements, et ce que cela peut impliquer sur un territoire. D’une part, en étudiant la formation et la provenance des sources naturelles ; un cheminement qui a conduit les classes de la structure des atomes à la classification, en passant par la découverte du radon. D’autre part, les sources dites « artificielles » avec l’exemple de l’industrie nucléaire et plus particulièrement des centrales et de quelques accidents historiques.
Atelier :
Numéro atomique 86
L’idée de dresser un portrait de la radioactivité a d’abord soulevé les questions de sa provenance (univers, nourriture, corps), et de quoi était constituée la matière. Puis ont été abordé les différents types de rayonnements, corpusculaire et ondulatoire, la définition de l’énergie, et enfin les unités de mesure et doses en fonction de la distance ont été mises en évidence grâce aux manipulations d’un compteur Geiger et d’un dosimètre sur une pierre de Pechblende. Cette phase s’est conclue sur des expériences visant à arrêter le rayonnement à l’aide de plomb.
Les centrales nucléaires
Cette deuxième partie était consacrée à la fission et l’énergie nucléaires, aux fonctionnements d'un réacteur, d’une turbine à vapeur, puis aux risques potentiels des centrales avec les exemples de Three Mile Island, Tchernobyl et Fukushima. S’en est suivie la visite de la centrale EDF de Nogent-sur-Seine et notamment de la salle des machines. Les classes ont aussi pu faire l’expérience des règles de sécurité et du comportement à aborder lorsqu’on foule une zone à risque telle que celle-ci. Dans la même journée, ils sont allés visiter la réserve naturelle de la Prée avec une écologue, zone de compensation créée par EDF suite à la construction de la centrale, juste en face de celle-ci.
Le cas de Fukushima- Daïchi au Japon
En rencontrant l’anthropologue Sophie Houdart venue parler de la triple catastrophe de Fukushima, les classes ont alors eu un tout autre accès au nucléaire : comment vivre avec la catastrophe au quotidien, comment cela se manifeste dans la nature, dans les pratiques, comment cela bouleverse le droit, les croyances…. L’anthropologue, en partance pour le Japon, a ensuite demandé aux classes de lui formuler une « requête » (quelque chose à lui faire faire, à ramener de son voyage …). Le contact a ainsi été des plus directs avec la radioactivité, ce que l’on peut faire ou non et ce qu’elle implique. Tout cela a soulevé des questions chez les élèves, intimes, évidentes, touchantes, traduisant la relation qui s’est construite au fur et à mesure des séances, entre cette génération et le nucléaire.
Montrer :
L’ensemble du projet a été reconstitué sous forme de « timeline » démarrant avec l’accident nucléaire de Tchernobyl en 1986, et la catastrophe de Fukushima en 2011, puis les séances de l’atelier se succèdent, chacune reprenant le contenu abordé en classe, les sorties, les photos et documents, pour finir avec des questions écrites par les élèves, à destination de collégiens japonais supposés. Les élèves étaient alors libres de rajouter des dates, des commentaires, des définitions ou photos pour enrichir cette ligne chronologique.
Remerciements : Christian de la Vaissière / physicien, collectif « Call it Anything ».
Sorties :
- Visite de la salle des machines de la Centrale nucléaire EDF de Nogent-sur-Seine
- Visite avec une écologue de la réserve naturelle de la Prée, en face de la Centrale, Nogent-sur-Seine
- Rencontre avec le collectif « Call it Anything » qui travaille sur la Triple catastrophe de Fukushima depuis 2012, centre d’art Tignous à Montreuil
Collèges :
- Classe de 4è 5, collège Antoine de Saint-Exupéry, à Noisy-le Grand
- Classe de 3è, collège Jean Jaurès, Pantin
- Classe de 4è Oppenheimer, collège Camille Claudel, à Villepinte
Photos : Pierre Antoine
Scénographie : Elodie Descoubes
Avec la période de confinement, les démarches initiées en collège ont connu quelques changements, également quelques aménagements et surprises. Le moment est venu de présenter ce qui a été finalisé par les élèves, les enseignants et les intervenants. Cet espace de diffusion rapporte nombre de témoignages visuels, sous des formats à la fois fixes et animés, et invite les visiteurs à une découverte différenciée : en cela par projet identifié ou d’une manière plus aléatoire.