Ceci est un germe

Depuis 2009, le Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis soutient « la Culture et l’Art au Collège (CAC) ». Cette démarche repose en grande partie sur la présence, en classe et pendant plusieurs semaines (40h), d’un artiste ou d’un scientifique ayant pour mission d’engager les élèves dans un processus de recherche et de création.

Intervenant-e-s:
JUSTINE GARRIC, CHARLÈNE GUILLAUME, NORA DUPRAT / DESIGNERS, VINCENT MARÉCHAL, MATHILDE BAN, FRANÇOIS BONTEMS / VIROLOGUES, EVE RAHBÉ / BIOSTATISTICIENNE.

Chargée de projet:
Florise Pagès

Objectif:
Ce qui était tenté, ici, c’était la compréhension de ce que font les virus à leurs hôtes. Au bénéfice d’une collaboration entre virologues et designers, les élèves ont ainsi articulé les connaissances des premiers – des infections invisibles, des agents microbiens – avec les savoir-faire des seconds – concevoir des répliques en volume à une autre échelle. À l’issue du parcours, les classes ont mis en scène les virus et leurs modes d’action.

Une machinerie cellulaire active
Les collégiens sont entrés dans le sujet par des notions scientifiques d’abord, celle de « virus » à l’échelle microscopique dans le corps (capside, protéines, enveloppe, ARN, pénétration d’un hôte, anticorps...), puis à l’échelle d’une épidémie (origine, mutation, mobilité, réplication…). En parallèle de ces explications, ils ont analysé un corpus d’images scientifiques pour faire un premier travail d’exploration graphique sur les rapports entre les formes, les structures et les fonctions des virus. Puis ils ont questionné leurs interactions avec leurs environnements et leurs hôtes respectifs en réalisant des modèles réduits, des schémas et en simulant ces interactions avec différents matériaux entre eux. Il s’agissait ainsi de s’approprier quelques grandes notions de virologie et d’associer un lexique à des formes pour entrevoir les potentialités du design. En concertation avec les intervenants, ils ont alors pu choisir une séquence précise (le principe de cycle viral, les mécanismes de propagation d’un virus, l’infection d’une bactérie par un bactériophage) et dresser un cahier des charges qui correspondrait à la mise en forme finale proposée (un jeu type « morpions », une performance, des films courts).

Laboratoire - Atelier
Chaque scénario envisagé dans les classes a été découpé par étapes, elles-mêmes réparties en groupes d’élèves. Chaque groupe avait pour objectif de construire les éléments constitutifs de sa partie du récit : coudre un costume de virus, faire les patrons d’une série de tampons du jeu de morpions revisité, imprimer des matrices au rouleau à encre, rejouer et filmer une infection avec des grains de riz et du sable... tandis que les virologues précisaient chaque situation plus en détails au fur et à mesure de l’avancée des travaux. Chaque élément de description déclenchait une prise de décision technique et formelle et nécessitait des essais ; par exemple, la membrane cellulaire devait pouvoir laisser pénétrer le virus, il fallut donc perforer le tissu, ou opter pour des protéines avec velcro pouvant ainsi se déplacer entre la membrane et le virus. Quand certains ont tout réalisé en classe, d’autres sont allés dans des fablabs pour de la découpe numérique. La confection s’est poursuivie soulevant des questions de représentation/ interprétation propres aux scientifiques autant qu’aux designers. Les groupes ont enfin activé la chaîne complète du dispositif. Des récits ont été préparés pour accompagner la performance jouée par les élèves, pour écrire les règles du jeu d’une autre classe, et enregistrer la voix off des fims en stop-motion de la troisième.

Partager :
En mai, les classes se sont réunies à la FAN/ Fabrique des Arts Numériques de Rosny-sous-Bois, lieu dédié à la création associant de nombreuses techniques et savoir-faire. Chaque classe a pu activer son dispositif et l’expliquer aux autres, tout en les faisant expérimenter. La variété des productions et des schémas scientifiques abordés a mis en exergue les innombrables possibilités d’interprétations propres au design et la forte narrativité des notions scientifiques abordées en classe.

Remerciements : à la Fabrique des Arts Numériques de Rosny-sous-Bois pour avoir accueilli les 3 classes et encadré un atelier de découpe numérique.

Sorties :
- Atelier de découPe NUmÉRIQUE À LA FAN / Fabrique des Arts Numériques de Rosny-sous-Bois
- Atelier de découPe NUmÉRIQUE À LA VERRIÈRE / FABLAB de Montreuil.

Collèges :
- CLASSE DE 3èD DU COLLÈGE ÉVARISTE GALLOIS, D’ÉPINAY-SUR-SEINE
- CLASSE DE 3è DU COLLÈGE ANATOLE France, LES PAVILLONS-SOUS-BOIS
- CLASSE DE 3è DU COLLÈGE ALBERT CAMUS, ROSNY-SOUS-BOIS

Photos: Pierre Antoine, CHARLÈNE GUILLAUME
Films : NORA DUPRAT ET LES ÉLÈVES DU COLLÈGE ALBERT CAMUS, ROSNY-SOUS-BOIS