Intervenant-e-s :
Laura Giancaspero, Audrey Doyen, Claire Boucharlat / sociologues de la culture, historien-ne-s de l’art
Chargée de projet :
Florise Pagès
Objectifs :
Découvrir ce qui a motivé la commande et la réalisation d’une œuvre d’art dans un établissement scolaire. Il va s’agir de questionner l’ensemble d’une démarche appelée « 1% artistique » : pourquoi installer une œuvre en collège et pourquoi celle-ci en particulier ? Quels sont les effets espérés et qu’en pensons-nous, élèves, enseignants, personnels administratifs, nous tous qui sommes censés la fréquenter chaque semaine ?
Atelier :
1% de quoi ?
En guise d’introduction, l’intervenante et la classe sont partis dans le collège faire un repérage de l’œuvre, (une première découverte parfois) pour la situer dans l’espace, l’identifier, et récolter la documentation disponible au collège. Ils ont ensuite reconstitué l’ensemble du processus du 1% artistique à l’origine de la présence de cette œuvre au collège, et identifié ses acteurs et mécanismes. L’intervenante a préparé avec les élèves un questionnaire destiné au responsable de l’art dans l’espace public du Département, Morten Salling, invité à venir rencontrer les élèves en classe et témoigner de cette démarche.
Qu’est-ce que ça veut dire ?
L’intervenante et les élèves sont dans un second temps revenus sur cette œuvre pour en circonscrire l’auteur, le titre, la forme, les matériaux, les dimensions, le coût… en remplissant des fiches techniques qui renseignaient l’état des lieux de l’œuvre pour certains, ou en épuisant les lieux à la manière d’un inventaire de Perec et des psychosituationnistes pour d’autres. Puis de nombreuses questions ont émergées : « pourquoi mettre de l’argent là alors que nous avons un problème de cantine plus important ? », « comment il l’a faite ? », « si elle est unique et que l’artiste est célèbre, est-ce qu’elle vaut beaucoup d’argent? », « qu’est-ce que ça veut dire ? », « si l’oeuvre n’est pas accessible, alors à quoi ça sert ? »…Certaines questions ont trouvées leurs réponses dans l’échange avec l’artiste même, d’autres par des recherches au CDI, et puis des questions sont restées ouvertes et ont élargi la réflexion sur les enjeux de l’art ou encore les modalités de l’art contemporain. Les élèves étaient sensibilisés sur des questions de marché de l’art et prix de oeuvres, autant que sur des questions de production, avec par exemple une visite prévue d’un atelier en pleine réalisation d’une œuvre pour le 1% d’un collège proche. (Cette visite n’a pas pu avoir lieu dû à la crise sanitaire). Par de nombreuses références à d’autres œuvres de l’artiste, à des œuvres d’autres artistes aussi, de références littéraires, historiques, cinématographiques, scientifiques ou à l’histoire d’un matériau comme le néon, la classe a essayé de mieux définir ce que porte cette œuvre comme intention, et dans quel contexte elle s’inscrit.
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Une visite de l’œuvre dans le collège devait être menée par les élèves en juin en partenariat avec les journées nationales du 1% artistique, et F93 devait installer des éléments de signalétiques et vitrines dans les établissements, mais les projets n’ont pas pu suffisamment aboutir pour produire cette matière et /ou les enseignants n’ont pas pu donner suite. Une classe du collège international a cependant souhaité réunir sa classe à nouveau à l’automne autour d’une petite publication conçue comme une invitation à découvrir l’œuvre dans le collège.
Collèges :
- Classe de 5è du collège Jean Lurçat, à Saint Denis
- Classe de 5è du collège international, à Noisy-le-Grand
- Classe de 3è du collège Jacques Prévert, à Noisy le Sec
Photos prises par les élèves du collège International de Noisy-le-Grand.
Avec la période de confinement, les démarches initiées en collège ont connu quelques changements, également quelques aménagements et surprises. Le moment est venu de présenter ce qui a été finalisé par les élèves, les enseignants et les intervenants. Cet espace de diffusion rapporte nombre de témoignages visuels, sous des formats à la fois fixes et animés, et invite les visiteurs à une découverte différenciée : en cela par projet identifié ou d’une manière plus aléatoire.