Depuis 2009, le Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis soutient « la Culture et l’Art au Collège (CAC) ». Cette démarche repose en grande partie sur la présence, en classe et pendant plusieurs semaines (40h), d’un artiste ou d’un scientifique ayant pour mission d’engager les élèves dans un processus de recherche et de création.
Intervenants:
Candice Moïse / facteur de masques – scénographe, Alaric Chagnard / créateur de masques, Marie Mirgaine / illustratrice - artiste
Chargée de projet :
Florise Pagès
Objectifs :
Explorer, en provenance du Pérou, de Suisse ou de France, l’esprit particulier qui souffle sur certaines créativités : mélange de traditions, de rites et de fêtes, dans lesquelles le déguisement est poussé à un haut niveau de sophistication. En témoignent les images qui montrent des personnes arborant d’étonnantes silhouettes : ici un quasi-animal, là un esprit, un « dieu-démon », etc. Une fois conçues, il s’agira aussi d’apprendre à activer ces « créations ».
Atelier :
La force de l’autre
Pour beaucoup, les masques restent des objets mystérieux traversés par la voix d’un acteur, d’une divinité, d’un animal. Pour stimuler l’imagination des élèves, l’intervenant a commencé par partager avec eux un large inventaire de personnages : des rituels africains, haïtiens, de fêtes folkloriques européennes, en passant par les personnages issus de la tradition des géants du Nord. L’habit, le genre, le territoire, les pouvoirs, les attributs et le récit ont été discutés à cette occasion. Individuellement, les élèves ont décrit sous forme de croquis et de collages l’identité qu’ils souhaitaient investir. La démarche s’est poursuivie collectivement en inventant le mythe regroupant les différentes identités proposées ; parmi les réponses obtenues : une tribu partagée à la fois entre un état animal et humain et entre l’envie de faire le bien ou le mal ; un groupe de sauvages qui chahutent en fêtant le printemps ; un pantin géant qui manipule le climat à sa guise, etc.
Un corps, des jambes, une tête
Plusieurs techniques s’offraient aux élèves : certains ont travaillé une forme d’oiseau, de cheval ou des masques d’inspiration sarde avec une base en carton gris et du papier kraft. D’autres ont opté pour des masques dont le relief, plus complexe, a été fait en modelage avec de la plastiline, de l’argile, et par ajouts de morceaux de mousse. Le pantin a été réalisé collectivement avec des cartons et du papier mâché. Tous sont passés par une phase de plusieurs couches d’encollage. Une fois les formes brutes obtenues, ils les ont essayées. Puis le temps des retouches et des ouvertures (yeux, nez, bouche) est arrivé. A chaque étape, une prise de vue photographique a fixé l’avancée des différents projets.
Finitions
Chaque personnage a été mis en couleur et complété par un costume entier. Le pantin géant fut peint à la bombe et habillé d’une collerette. Les masques individuels ont été maquillés au pigment, puis ornés de coiffes et costumes (en tissus, fausses fourrures, cheveux, branchages), d’accessoires (perles, plumes, cloches, bâtons). Avec la finition des costumes, chaque personnage a pris vie ; enfin, les élèves ont imaginé une manière de se mouvoir, de se faire entendre lors de la parade. Ils ont répété dans la cour leur « chorégraphie ».
Partager :
Lors d’une matinée du mois de juin, les trois classes se sont rassemblées au Parc Georges Valbon à la Courneuve pour déambuler. Le défilé était rythmé par des temps où tout le monde s’arrêtait un moment, où les classes s’échangeaient leur place au sein du cortège, où des discours furent proclamés ; puis à chaque fois, comme un souffle commun, le soubassophone, la caisse claire et l’accordéon relancèrent la déambulation, soutenus par les sauts, les cris, les bruits de grelots et claquements de main de la joyeuse bande.
Remerciements : Parc départemental Georges Valbon, festival 193 Soleil !, musiciens de l’association Phone Klang, Montreuil.
Sortie:
- Visite guidée "vêtements et parures", musée du Quai Branly, Paris
Collèges :
- Classe de 6èB, collège Pablo Néruda, à Stains
- Classe de 6èC, collège Jules Michelet, à Saint Ouen
- Classe de 4è6, collège Barbara, à Stains
Photos : Pierre Antoine
Avec la période de confinement, les démarches initiées en collège ont connu quelques changements, également quelques aménagements et surprises. Le moment est venu de présenter ce qui a été finalisé par les élèves, les enseignants et les intervenants. Cet espace de diffusion rapporte nombre de témoignages visuels, sous des formats à la fois fixes et animés, et invite les visiteurs à une découverte différenciée : en cela par projet identifié ou d’une manière plus aléatoire.