La vie de tous les jours

Depuis 2009, le Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis soutient « la Culture et l’Art au Collège (CAC) ». Cette démarche repose en grande partie sur la présence, en classe et pendant plusieurs semaines (40h), d’un artiste ou d’un scientifique ayant pour mission d’engager les élèves dans un processus de recherche et de création.

 

Intervenant-e-s:
AGLAÉ BORY/ photographe, LAURENT VILLERET/ PHOTOGRAPHE, PHILIPPE FENWICK / PHOTOGRAPHE- METTEUR EN SCÈNE

Chargée de projet:
FLORISE PAGÈS

 

Objectifs :
Qu’est-ce qui fait le quotidien d’une personne, d’une vie? Entre le familier et le banal, les élèves devaient développer un projet photographique capable de montrer « ce qui fait chaque jour ». Sur la base d’images existantes complétées de leur approche originale, ils ont rassemblé ce qui a lieu pour chacun et ce qui s’entend à l’échelle d’un quartier et de ses habitants.

Atelier
Quel intérêt ?

Au départ, il s’agissait pour les classes de s’emparer de photos du quotidien déjà existantes, des diapositives et albums de famille anonymes pour certains, et des photos d’archives de Saint-Denis pour d’autres ; et par l’intermédiaire de ces lots, de se familiariser avec les critères qui font la pertinence des images : l’aspect intime ou documentaire, leur fonction, leur lien à la domesticité, leurs qualités esthétiques, les singularités qu’elles désignent, leurs défauts… Pour ce faire, une classe s’est rendue aux Archives Départementales étudier des cartes et des photos d’archives afin de comprendre les modes de vie, les transformations et activités qui se sont succédaient, tandis que l’autre classe a finalisé un corpus d’images amateurs à partir duquel se mettre au travail, et dont ils allaient reproduire l’approche.

Rejouer le quotidien
Les intervenants et les élèves ont alors dégagé des sujets thématiques prétextes à déclencher une production photographique et créer des parallèles. Les élèves de Saint-Denis ont cherché à documenter leur quartier qu’ils fréquentent au quotidien en produisant leurs propres archives visuelles, des photographies, dans l’optique de laisser aux générations futures un témoignage de ce qu’est la Montjoie en 2024 et à leurs yeux. Ils ont arpenté physiquement leur territoire, un appareil photo numérique autour du cou, en ayant parfois l’impression de voir toujours la même chose. A force d’essais, et de discussions en groupe autour de leurs photos, ils ont posé un regard singulier sur ces ruelles, leur trajet, sur des lieux où ils ont leurs habitudes et souvenirs, et ont saisi ce qui fait selon eux l’identité du lieu.
Les élèves de Neuilly Plaisance quant à eux ont pris comme point de départ les scènes de vacances et de famille pour construire des histoires plus personnelles, en se prenant eux-mêmes en photo pour fabriquer des souvenirs. D’abord autour de leur collège, puis dans les jardins du Musée Albert Khan qui leur ont servi de décors et rejouer des situations. Enfin, dans les jardins des Tuileries, où ils ont pris des clichés en noir et blanc, comme pour créer leurs propres photos de vacances dans la Capitale.

Mémoire collective
La masse de photos produites était à chaque fois déployée en classe, discutée et resserrée, en vue de décider ce que les élèves voulaient leur faire dire de leur quotidien et comment les faire dialoguer avec les photos de départ. Les élèves de Saint-Denis ont opté pour un procédé technique de la fin du XIXème, le Cyanotype, et ont développé leurs photos en leur donnant une esthétique désuète, proche des images d’archives et profondément ancrées dans leur histoire personnelle de la Montjoie. L’autre classe a décidé de mettre en vis-à-vis les deux régimes d’images (photos de familles anonymes et celles produites) et de créer une fausse continuité entre elles en fabriquant leurs contours et l’hors-champ par du dessin, des découpages.

 

Partager :
La vingtaine de cyanotypes des élèves de Saint-Denis, accompagnée de titres et légendes, a pris la forme d’une exposition temporaire montrée dans la vitrine de la médiathèque voisine et présentée par les élèves au public et aux parents.
Les photos de scènes du quotidien de l’autre classe ont elles été rassemblées, avec les photos amateures, dans un album de famille factice, à la fois familier et anachronique.

Remerciements : à la médiathèque Don Quichotte de Saint-Denis pour avoir accueilli l’exposition des cyanotypes de la classe d’Iqbal Masih.

 

 

Sorties
- Exposition "Julia Margaret Cameron" au Jeu de Paume, Paris
- Musée Albert Khan, Saint-Cloud
- Archives Départementales, Epinay-sur-Seine
- Exposition "La France sous leurs yeux", Bibliothèque Mitterrand, Paris

Collèges :
- Classe de 3ème D du collège Iqbal Masih, Saint-Denis
- Dispositif ULIS du collège Jean Moulin, Neuilly Plaisance

 

 

 

Scénographie: Elodie Descoubes

 

 

 

La vie de tous les jours
La vie de tous les jours
La vie de tous les jours
La vie de tous les jours

LE COURS DES CHOSES

Avec la période de confinement, les démarches initiées en collège ont connu quelques changements, également quelques aménagements et surprises. Le moment est venu de présenter ce qui a été finalisé par les élèves, les enseignants et les intervenants. Cet espace de diffusion rapporte nombre de témoignages visuels, sous des formats à la fois fixes et animés, et invite les visiteurs à une découverte différenciée : en cela par projet identifié ou d’une manière plus aléatoire.