Intervenant-e-s:
MATHIEU FAGAN, Auphélie FERREIRA, Agnès HENRI/ LINGUISTES, Anouk Lejczyk, Sébastien Souchon, Camille Zéhenne, AUTEUR-RICE-S
Chargé de projet:
mathieu marion
Objectifs :
La langue reflète-t-elle les êtres qui la parlent ? Si les adolescents possédaient un langage propre, cela pourrait-il refléter une réalité adolescente particulière ? Pour répondre à ces questions, un détour par la fiction a été proposé aux classes. A partir d’une situation de fiction proposée (« En 2050 les robots ont pris le pouvoir, créez des langues imaginaires pratiquées sur des planètes fictives… »), les élèves ont été amenés à créer une langue imaginaire, et à réfléchir le vécu adolescent. Pour donner du sens à ce projet de linguistique et de création littéraire original et pour permettre aux groupes d’inventer leur propre langue « adolescente », d’en comprendre toutes les dimensions, il a fallu agréger les deux domaines d’expertise complémentaires que sont la maîtrise de la composition d’une langue, imaginaire, et la capacité à créer un récit de fiction. Le projet a donc associé les classes avec un écrivain et un linguiste.
Atelier :
« Du babil à Babel »
Comment définit-on une langue ? À partir des langues parlées par le groupe, celles apprises à l’école ou parlées par les élèves, la.e linguiste a montré comment nos modes de communication se sont fabriqués. En analysant certaines des langues imaginaires emblématiques (Novlangue, Laadan…) on a interrogé le rapport entre langage et fiction pour ensuite entrer de plain-pied dans l’invention. L’un des éléments les plus importants pour la création d’une langue est le système de sons. Afin d’opérer les bons choix et accompagnés par l’écrivain, les élèves ont interrogé les grandes questions « adolescentes » ; il s’est alors agi d’imaginer des personnages, réfléchir leurs aspirations, leurs colères et associer à ces premières spéculations à des types de sonorité. De nombreux exercices ont été proposés pour construire cette phonétique imaginaire : enregistrement de voix, doublage, lectures ont été au programme.
« Lingua nova »
Pour traduire cette matière en mots, les élèves ont défini leur propre système d'écriture : utilisation d’un alphabet existant, de pictogrammes, de symboles ? Avec l’aide de l’écrivain, ils ont précisé le rapport de ces adolescents avec les adultes, les contraintes qui pèsent sur eux : les premiers mots de vocabulaire sont apparus, bientôt enrichis de nouveaux termes, de nouvelles significations. Ce premier matériel a été repris ensuite avec le linguiste pour en modifier la syntaxe, jouer sur l’ordre des mots, supprimer les adjectifs ou les déterminants. Chaque groupe a donné à sa langue la forme qu’il a souhaitée, en a créé les mots, les règles et les exceptions. Petit à petit, ce processus croisé entre écriture et analyse a façonné la langue inventée. Mise en commun, cette matière a constitué la chair de la langue construite par les classes, sorte de reflet fictionnel de leurs rapports à l’adolescence.
Partager :
Les textes des différentes classes, par nature différents, ont été rassemblés dans trois éditions et une vidéo. La diffusion « papier » (tirée à 60 exemplaires chacune) et l’organisation d’un lancement des éditions ont été assurées par les élèves eux-mêmes. En parallèle, des lectures à haute voix ont été programmées dans le collège. Lors de ces temps, les membres de la communauté éducative et les autres élèves du collège ont été invités à découvrir les récits et langues imaginés par les groupes et à discuter ainsi une vision singulière du monde de l’adolescence.
Remerciements: Les éditions extensibles
Sorties :
- Gaîté lyrique
- 104
- Musée de l’homme
- Cité de la musique
Collèges :
- Classe de 3ème B du collège René Descartes, Blanc-mesnil
- CLASSE DE 5ème 3 du collège frANCOISE HERITIER, NOISY-LE-SEC
- CLASSE DE 4ème A DU COLLEGE HENRI BARBUSSE, SAINT-DENIS
Photos: PIERRE ANTOINE
Graphisme: Les EDITIONS EXTENSIBLES
Avec la période de confinement, les démarches initiées en collège ont connu quelques changements, également quelques aménagements et surprises. Le moment est venu de présenter ce qui a été finalisé par les élèves, les enseignants et les intervenants. Cet espace de diffusion rapporte nombre de témoignages visuels, sous des formats à la fois fixes et animés, et invite les visiteurs à une découverte différenciée : en cela par projet identifié ou d’une manière plus aléatoire.