Intervenant-e-s:
EDDIE LADOIRE, CARLOS PRIETO ACEVADO, GUILLERMO DUMAY / MUSICIENS -COMPOSITEURS
Chargée de projet:
FLORISE PAGèS
Atelier 
Objectifs:
Cette démarche invitait à faire du travail la matière principale d’une création musicale. L’enregistrement de gestes propres à des métiers et des savoir-faire présents dans la ville du collège, ou alentours, a ainsi alimenté un répertoire de sons. À cette première entrée viendront s’ajouter des entretiens menés avec les travailleurs, puis les gestes et la voix seront considérés dans une perspective musicale grâce à la multiplication de sources additionnelles et de manipulations techniques, visant à créer une composition mélodieuse.
La musique sans instruments
Au départ, la classe s’est familiarisée, grâce à l’intervenant, à d’autres registres de musiques (field recording, musique concrète...) au travers d’écoutes collectives. Puis le groupe s’est rapidement interrogé sur les métiers qui les entouraient, pour envisager comment exploiter le potentiel sonore de ces professions : les ouvriers du chantier voisin avec leurs engins bruyants, le facteur en vélo, et pourquoi pas le prof de sport pendant une session au gymnase…Un tas de paramètres à enregistrer sont entrés en compte tels que le son émis par les gestes du corps plus subtils à capter que les outils ou une clientèle etc. Les élèves ont alors resserré leur sélection et effectué une première visite sur place pour vérifier leurs hypothèses et enregistrer un premier mélange de sons, bruits, paroles de ces candidats choisis.
Jardinier, boucher, tailleur de pierre
De retour en classe, les groupes ont écouté, trié, et se sont mis d’accord collectivement sur ce qu’il manquait, ce qu’ils aimaient et comment continuer le travail en rajoutant d’autres éléments à leur banque de sons : certains ont désiré retourner sur place pour mener un entretien du boulanger, d’autres ont voulu capter l’environnement du collège en confrontant sons de la nature et pollution sonore des transports urbains, ou cris dans la cour et bruits de couloir, pour redonner du contexte. Ces bruits « parasites », l’ambiance (une radio allumée, une machine, une livraison), tout ce qui constitue l’empreinte sonore des métiers enregistrés allait devenir des éléments de la composition. Les groupes ont ensuite tiré parti de leurs propres dictions, de leur maitrise d’instruments ou du chant pour les CHAM, de leur envie d’improviser au micro pour un groupe de filles, ou d’écrire des paroles qu’ils auraient pu entendre à la cantine. Les enregistrements de départ se sont alors mixés à ces productions des collégiens.
Concert de sèche-cheveux
La phase de composition a ensuite démarré ; les élèves ont pu transformer toutes ces matières grâce à une série d’expérimentations (amplifications, distorsions, boucles) et en jouant des principes de répétitions, de discours mélodique ou parlé, de vitesse sur des logiciels. Ensemble avec l’intervenant ils se sont essayés au montage jusqu’à trouver le bon mix, à savoir une composition qui porte en elle l’identité sonore du métier, transposée sur un registre musical issu de l’interprétation des élèves.
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Fin mai, les trois classes se sont réunies pour un moment d’écoute collective dans l’espace d’exposition des Instants Chavirés à Montreuil, lieu dédié aux musiques expérimentales. Chacune d’elles, accompagnée de son intervenant et de ses enseignants, a pu expliquer son approche avant de faire écouter sa composition aux autres, dans des conditions techniques de la plus grande qualité. Un groupe avait décidé de ce qui serait joué et de ce qui serait performé le jour de la restitution, et s’est ainsi mis à chanter par-dessus l’enregistrement initial, dirigé grâce à la technique du sound painting, par des élèves qui défilaient à tour de rôle et en direct. Enfin les classes ont pu partager leurs surprises, les moments forts ou les difficultés rencontrées dans cette démarche originale.
Remerciements : Merci aux Instants Chavirés de Montreuil et plus particulièrement à Guillaume Constantin d’avoir permis aux élèves de s’essayer à la performance dans des conditions aussi exceptionnelles.
Sorties :
- Cité de la musique, Paris
- Concert de Beat Box à la Philharmonie, Paris
- la Seine Musicale, Boulogne- Billancourt
Collèges :
- Dispositif ULIS du collège Jean Moulin, Neuilly-sur-Marne
- Classe de 5è CHAM du collège Liberté, Drancy
- Classe de 5è CHAM du collège Angela Davis, Bobigny
Photos : Carlos Prieto Acevado/ F93
Avec la période de confinement, les démarches initiées en collège ont connu quelques changements, également quelques aménagements et surprises. Le moment est venu de présenter ce qui a été finalisé par les élèves, les enseignants et les intervenants. Cet espace de diffusion rapporte nombre de témoignages visuels, sous des formats à la fois fixes et animés, et invite les visiteurs à une découverte différenciée : en cela par projet identifié ou d’une manière plus aléatoire.