vivre sa vie
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Vivre sa vie

Depuis 2009, le Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis soutient « la Culture et l’Art au Collège (CAC) ». Cette démarche repose en grande partie sur la présence, en classe et pendant plusieurs semaines (40h), d’un artiste ou d’un scientifique ayant pour mission d’engager les élèves dans un processus de recherche et de création.
 

 

Intervenant-e-s:
SABINE BEUTIN, VÉRA LORENZETTI, VANESSA CHARLERY, AURÉLIEN JUDIC/ ÉCOLOGUES, YOAN MARCANGELI / INGÉNIEUR, FRANÇOIS DELAQUAIZE/ CHARGÉ DE MISSIONS EEE

Chargée de projet:
FLORISE PAGèS

 

Objectifs:
Moins spectaculaires qu’une tempête, les espèces exotiques envahissantes (EEE) ont pourtant des conséquences aussi importantes que les catastrophes naturelles. Dans un premier temps, les élèves se sont demandés ce qui caractérise une espèce invasive (animaux, plantes) ? Pour ce faire, ils ont effectué des sorties d’observation de proximité, en se demandant si un cas était présent, pour quelles raisons et pour quels impacts. Des témoignages de ceux qui se coltinent au quotidien ce fléau sont venus élargir le spectre des initiatives à son encontre.

Passagers clandestins
Afin de familiariser la classe avec les EEE, l’intervenant a commencé par définir les termes « espèce », invasif », « indigène », « exotique », permettant notamment de comprendre comment le changement de milieu peut influencer l’évolution. Ce premier temps a été l’occasion de brosser un tableau des espèces dont les élèves avaient entendu parler, de comment les reconnaitre, tout en évoquant leurs dangers pour l’homme, la biodiversité et les activités économiques. Puis en introduisant la question de la provenance, l’intervenant a amené les élèves à enquêter pour retracer les trajectoires de certains spécimens, en s’appuyant sur des articles, cartes et documentaires…les parcours ont ainsi recensé les nombreuses raisons de ces colonisations : mondialisation, accidents, réchauffement climatique, stabilisation des sols, mais aussi décoration et consommation.

Zéro prédateur
La classe est ensuite sortie pour des terrains d’observation, l’occasion pour elle de réinterroger le vivant en présence dans et aux abords de son établissement. Dans l’optique de sensibiliser le groupe à son environnement et à la façon dont les hommes ont pu façonner les parcs, un premier exercice a consisté à écouter les oiseaux et insectes grâce à des casques connectés à des enregistreurs ; les sons alors amplifiés ont permis d’établir un contact privilégié avec la biodiversité dont il a été question en filigrane, tout au long du projet. Munis de filets à papillons, de boites loupes, d’appareils photos et de fiches de terrain qu’ils ont renseignées au fur et à mesure qu’ils observaient insectes et plantes à la loupe ou aux jumelles, les élèves ont pu faire la rencontre de la coccinelle asiatique ou la bernache du Canada, des différentes familles d’insectes pollinisateurs ou du ragondin. Face aux cours d’eau recouverts de lentigo et dépourvus de vie, ou en comptant les variétés de fleurs et plantes présentes dans un quadrat, les élèves ont pris la mesure de la place de chaque espèce, de ce dont elle a besoin pour croitre et de ce qui l’en empêche. De retour en classe, les spécimens observés ont été triés avec les outils de classification propres à l’écologue (relevé floristique, clé de détermination, des cartes...), puis ce premier inventaire a été conservé sous forme d’un herbier. Une autre sortie d’observation des oiseaux avec la LPO/ Ligue de Protection des Oiseaux, a permis aux élèves d’entendre un autre avis sur les EEE, et d’aborder plus précisément les nombreux cas d’oiseaux exotiques présents dans les parcs départementaux. Grâce à ces sorties, l’intervenant a pu aborder la survie de ces espèces et leur mode d’adaptation : sont-elles dans un milieu hostile et compétitif, ou perturbé par l’homme et donc favorable ? Quel est leur potentiel de dispersion ? Comment procèdent-elles pour prendre le dessus sur les autres espèces ? À travers plusieurs cas différents, les élèves ont tenté de saisir l’impact à retardement de la « banque de graines du sol » en dormance pendant plusieurs décennies, les moyens de prédations plus immédiats des animaux, les actions de l’homme (route, biodiversité rasée...) qui favorisent leur expression et les stratégies à l’œuvre (modification du cycle de l’azote, des caractéristiques du sol, sécrétion de substances nocives, asphyxie etc..). Certains ont mené une expérience pour observer en direct le principe d’envahissement à l’œuvre, en mettant en concurrence un champignon et une bactérie dans un même milieu. D’autres ont arraché la renouée du Japon plantée dans leur cour en veillant à avoir les bons gestes (jeter dans la bonne poubelle, empêcher la photosynthèse etc…).

Intelligence collective
Enfin, l’intervenant a ouvert la réflexion sur les risques pluriels engendrés par leur multiplication galopante en invitant les élèves à réfléchir aux témoignages d’agents de douanes, à celui des pêcheurs ou des techniciens des espaces verts, à s’interroger sur les mesures législatives drastiques adoptées dans d’autres pays, sur les opérations d’éradication offensives, sur le coût des campagnes d’arrachage à la main, ou encore en regardant les plantes exotiques envahissantes en vente dans les jardineries d’Île-de-France. Enfin, en tant que jeunes citoyens, ils se sont demandés quels termes fallait-il employer pour informer leur entourage sur ces espèces invasives et améliorer la communication envers le grand public pour freiner ce phénomène, et ont imaginé affiches et slogans.

Partager :
En fin d’année, les élèves ont pu présenter au collège une archive croisant les ressources et activités menées par les 5 classes sous la forme d’un classeur, qu’ils ont personnalisé en y ajoutant les photos de leur terrain, affiches, planches d’herbier et pages de leurs carnets. Loin d’être exhaustive, cette archive est au contraire à augmenter au fur et à mesure de l’utilisation qu’en feront les enseignants et élèves ou écodélégués désireux de réinvestir la question. Elle donne des pistes de réflexion et des outils à mobiliser, et se trouve à la disposition de tous dans les CDI des établissements concernés.

 

Sorties :
- Sortie d’observation avec la LPO
- Grandes Serres et Jardin de l’école de Botanique, MNHN
- Terrains d’observation dans les parcs départementaux du 93

Collèges :
- Classe de 5è A du collège Césaria Evora, Montreuil
- Classe de 5èm SEGPA du collège Pablo Neruda, Aulnay-sous-Bois
- Classe de 6è du collège La Courtille, Saint-Denis
- Classe de 6ème 5 du collège Saint-Exupéry, Noisy-le-Grand
- Dispositif ULIS du collège Auguste Delaune, Bobigny

 

Scénographie : Elodie Descoubes

Photos:@Antoine Dumont, F93

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LE COURS DES CHOSES

Avec la période de confinement, les démarches initiées en collège ont connu quelques changements, également quelques aménagements et surprises. Le moment est venu de présenter ce qui a été finalisé par les élèves, les enseignants et les intervenants. Cet espace de diffusion rapporte nombre de témoignages visuels, sous des formats à la fois fixes et animés, et invite les visiteurs à une découverte différenciée : en cela par projet identifié ou d’une manière plus aléatoire.