Vivre sa vie

Depuis 2009, le Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis soutient « la Culture et l’Art au Collège (CAC) ». Cette démarche repose en grande partie sur la présence, en classe et pendant plusieurs semaines (40h), d’un artiste ou d’un scientifique ayant pour mission d’engager les élèves dans un processus de recherche et de création.
 

 

Intervenant-e-s:
ÉCOLOGUES

Chargée de projet:
FLORISE PAGèS

 

Atelier
Objectif:
Moins spectaculaires qu’une tempête, les espèces exotiques envahissantes (EEE) ont pourtant des conséquences aussi importantes que les catastrophes naturelles. Dans un premier temps, les élèves se demanderont ce qui caractérise une espèce invasive (animaux, plantes) ? Pour ce faire, ils effectueront des sorties d’observation de proximité, en se demandant si un cas est présent, pour quelles raisons et pour quels impacts. Des témoignages de ceux qui se coltinent au quotidien ce fléau viendront élargir le spectre des initiatives à son encontre.

Passagers clandestins
Afin de familiariser la classe avec les EEE, l’intervenant commence par définir les termes « invasifs », « indigènes », « exotiques », « naturalisées », avant de brosser un état des lieux en France et à l’étranger. De quelles espèces les élèves ont-ils entendu parler ? Comment les reconnaissent-ils ? D’où viennent la perruche verte ou le frelon asiatique ? En introduisant la question de la provenance, l’intervenant amène les élèves à enquêter pour retracer les trajectoires de certains spécimens, en s’appuyant sur le répertoire des EEE d’Ile-de-France. Ils recenseront ainsi les nombreuses raisons de ces colonisations : mondialisation, accidents, réchauffement climatique, stabilisation des sols, mais aussi décoration et consommation.

Zéro prédateur
La classe part ensuite explorer les abords du collège afin de repérer les espèces en présence. Munis de leurs instruments de prélèvement et de fiches de terrain qu’ils renseignent au fur et à mesure qu’ils ramassent insectes et plantes, ou enregistrent des oiseaux. De retour en classe, les spécimens sont triés selon les outils de classification propres à l’écologue (relevé floristique, clé de détermination, cartographie...), puis ce premier inventaire est conservé dans un herbier. Grâce à cet échantillon, l’intervenant aborde alors la survie de ces espèces et leur mode d’adaptation : sont-elles dans un milieu hostile et compétitif, ou perturbé par l’homme et donc favorable ? Quel est leur potentiel de dispersion ? Comment procèdent-elles pour prendre le dessus sur les autres espèces ? À travers plusieurs cas différents, les élèves tentent de saisir l’impact à retardement de la « banque de graines du sol » en dormance pendant plusieurs décennies, les moyens de prédations plus immédiats des animaux, les actions de l’homme (route, biodiversité rasée...) qui favorisent leur expression et les stratégies à l’œuvre (modification du cycle de l’azote, des caractéristiques du sol, sécrétion de substances nocives, asphyxie etc..).

Intelligence collective
Enfin, l’intervenant élargit la réflexion sur les impacts des EEE à d’autres plans que celui de la biodiversité (économique, santé...) en invitant les élèves à recueillir les témoignages d’acteurs diverses en classe (agent technique d’espaces verts, assureur, particulier...), l’occasion de réfléchir ensemble aux mesures à prendre si l’interdiction de la vente libre ne suffit pas : faut-il des opérations d’éradication offensives ou des campagnes d’arrachage à la main couteuses, user d’une législation drastique comme en Nouvelle-Zélande, importer des prédateurs, créer de nouvelles consommations des espèces que l’on sait ne plus pouvoir freiner...? Chacun participe de son expérience à recenser des savoirs empiriques et des initiatives.

 

 

Cette page accueille des photographies d'anonymes achetées sur Internet pour alimenter le projet CAC "La vie de tous les jours".

vivre sa vie
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LE COURS DES CHOSES

Avec la période de confinement, les démarches initiées en collège ont connu quelques changements, également quelques aménagements et surprises. Le moment est venu de présenter ce qui a été finalisé par les élèves, les enseignants et les intervenants. Cet espace de diffusion rapporte nombre de témoignages visuels, sous des formats à la fois fixes et animés, et invite les visiteurs à une découverte différenciée : en cela par projet identifié ou d’une manière plus aléatoire.